Se sentir libre…

Cet article a été écrit il y a trois ans, une mise à jour suite à notre expérience de confinement me semblait importante.

Bonne lecture.

Liberté-confiance en soi-liberactrice

La liberté… une vaste notion qui plane au dessus de nous sans trop que l’on s’y attarde.

De façon générale, la liberté est un concept qui désigne la possibilité d’action ou de mouvement. Pour le sens commun, la liberté s’oppose à la notion d’enfermement ou de séquestration.

Ici, je ne parle pas d’enfermement physique mais bien mental.

Se rendre à l’école chaque matin dès l’âge de 3 ou 4 ans fut pour moi déjà une notion d’enfermement.

Mais avec le temps j’ai compris que le manque de liberté avait dépassé les frontières du simple métro, boulot, dodo que l’on nous apprend depuis notre plus tendre enfance.

Conditionnement est pour moi le mot qui définit le mieux la société dans laquelle nous vivons. J’aimerais penser que ce mot ne s’utilise que pour nommer ce qui emballe des produits, mais notre société de consumérisme et de taux horaires à bel et bien fait de nous des produits conditionnés.

Sans même nous en rendre compte, nous nous déplaçons chaque jour dans notre plus bel emballage afin de ne surtout jamais montré notre vrai visage d’humain à notre entourage. Il arrive même que nous puissions changer d’emballage en fonction du contexte.

C’est ce que nous appelons aujourd’hui la liberté.

J’ai pu m’apercevoir que cette notion de changement d’emballage (ou de masques pour utiliser un terme plus sympathique) était effectivement bien ancrée et il semblerait que nous trouvions cela tout à fait normal de devoir s’adapter à chaque contexte de la vie quotidienne en changeant notre personnalité en fonction de la ou des personnes à qui nous nous adressons.

Quel sport incroyable nous donnons à notre cerveau chaque jour !

La prise de conscience de cette gymnastique quotidienne à quelque chose de réellement surprenant. C’est à ce moment là que l’on peut découvrir à quel point l’on se ment à nous même. Il semble en effet que notre petit jeu nous ait juste conduit à nous construire rempli de contradictions et de mensonges (envers nous-même).

Comment en prendre conscience ? La méditation par exemple permet de prendre un recul incroyable sur ce qu’il se passe à l’intérieur de notre cerveau et le yoga sur ce qu’il se passe à l’intérieur de nôtre corps.  Deux outils parmi tant d’autres pour la prise de conscience du corps et de l’esprit. Et oui car le corps et l’esprit sont reliés même si cela semble parfois difficile à croire. Alors si l’esprit réussit à switcher d’emballage en emballage et à jouer ce petit jeu de notre société consumériste, le corps lui finit par nous alerter. Le corps veut se sentir libre de la prison que nous lui avons nous-même créer.

Essayer donc de marcher dans une pièce en vous concentrant sur votre ressenti et en visualisant que vous êtes vide de peurs et que vous êtes pleinement vous-même. (Un exercice qui peut s’avérer très difficile lorsque nous n’avons jamais l’habitude d’être nous-même). Voyez comme votre corps réagit. Il se peut que vos bras se lèvent que votre plexus solaire s’ouvre et qu’un sourire apparaisse sur vôtre visage.

Et oui c’est possible !

C’est un bonheur auquel on ne peut plus renoncer lorsqu’on y a gouté. Se sentir libre est quelque chose auquel j’ai toujours aspiré. A 11 ans, je disais à mes professeurs que je voulais devenir comédienne car je ne voulais aucunement d’une vie monotone. À 30 ans, j’ai finalement décidé de vivre ma vie pleinement, sans rôles, sans masques, sans emballages. Bien sûr il y a parfois des restes de conditionnement, le plastique met des milliers d’années à se détériorer… Mais il n’en sera pas de même pour le conditionnement dans lequel j’ai évolué car chaque jour m’apporte aujourd’hui mon lot de liberté et de bonheur.

Ma plus grosse liberté a été jusqu’à présent celle de me foutre la paix ! Au revoir culpabilité, auto jugement et comparaison…quel apaisement.

Rendez-vous la liberté que vous méritez. Soyez vous-même, respirez…liberté !

[…] La cellule est un lieu parfait pour apprendre à se connaître et pour étudier en permanence et dans le détail le fonctionnement de son esprit et de ses émotions. Les individus que nous sommes ont tendance à juger leur réussite à l’aune de critères extérieurs, tels que la position sociale, l’influence, la popularité, la richesse ou le niveau d’éducation. Ce sont bien sûr des notions importantes pour mesurer sa réussite – et on comprend que beaucoup tentent d’obtenir le meilleur d’eux-mêmes sur ces points. Mais d’autres critères intérieurs sont peut-être plus important pour juger de l’accomplissement d’un homme ou d’une femme. L’honnêteté, la sincérité, la simplicité, l’humilité, la générosité, l’absence de vanité, la capacité à servir les autres – qualités à la portée de toutes les âmes – sont les véritables fondations de notre vie spirituelle. Mais cette réussite-là n’est pas accessible sans un travail d’introspection véritable et une connaissance de ses forces et de ses faiblesses. La détention a au moins le mérite d’offrir une bonne occasion pour travailler sur sa propre conduite, corriger le mauvais et développer le bon que l’on porte tous en soi. La pratique régulière de la méditation, disons un quart d’heure chaque jour avant de se coucher, peut y être très utile. Il est possible que dans un premier temps tu aies du mal à identifier les éléments négatif de ta vie, mais tu seras récompensée si tu en fais l’effort régulier. N’oublie pas qu’un saint est un pêcheur qui cherche à s’améliorer.

Lettre à Winnie Mandela depuis la prison de Kroonstad, 1er février 1975.

Nelson mandela-liberté-libéractrice

Jour 55…

Je pense que chaque français qui aura vécu cette année 2020, saura à quoi cela fait référence.

Sortie de confinement… 55 jours de captivités dans nos propres maisons et appartements. Autant d’opportunités de réfléchir à nouveau sur cette notion de liberté.

La première semaine fut un énorme défi pour moi si attachée à ma liberté. Comment accepter que l’on me prive de me déplacer comme bon me semble ? Pire que l’on me prive de mon accès à la nature alors que je la considère comme ma seule médecine ?

Comment accepter que les policiers aient le droit de t’arrêter en bas de chez toi pour contrôler tes faits et gestes ? Ou accepter que des dizaines de caméra surveillent la ville ? Se pourrait-il que ces privations de liberté étaient déjà sous-jacentes mais que je ne m’en préoccupais pas une seconde ?

16 mars. Hier, j’allais et venait sans me soucier de quoi que ce soit, je me sentais libre, je marchais sur la plage, j’étais heureuse… je le croyais du moins. Aujourd’hui, je ne peux plus bouger sans risquer de me faire contrôler.

Mais en réalité qu’est-ce qui a réellement changé entre hier et aujourd’hui si ce n’est mon état d’esprit ?

13h17 – H+1 du confinement total.

12h les cloches sonnent, je veux voir ça, je reste. Le bonheur. Une ville qui se vide petit à petit. Quelques promeneurs et réfractaires continuent leur chemin. Ils ont mis leurs tenues de sport, certainement pour se mettre à courir s’ils venaient à croiser un policier. D’autres promènent leurs chiens : bon alibi ! Finalement je crois que j’ai toujours rêvé de ce moment. Le temps à déjà ralenti, très peu de voitures, très peu de gens et les oiseaux qui se la coulent douce sur la plage. C’est une journée printanière, le soleil brille, l’eau est transparente.

Je croise cet homme sur les remparts qui me dit : « C’est bon la liberté, non ?? ». À qui le dites-vous ! (Je viens de poster sur Instagram la définition de liberté). Il continue : « c’est dommage certains n’en profitent pas, moi je viens voir la mer tous les jours et je pourrais rester des heures à regarder ce spectacle, on ne m’arrêtera pas.

– Bonne journée Monsieur, on se recroisera sûrement ! » On se recroisera, nous les âmes libres.

[Je ne l’ai jamais recroisé.]

H+6

La liberté ? Qu’est-ce que la liberté ?

Qu’est-ce qui a réellement changé entre hier et aujourd’hui, si ce n’est dans nos têtes ?

Il semblerait finalement que tout le monde ait un chien, ou fasse du jogging. Peut-être que l’on va découvrir qu’il y a plus d’illuminés que ce qu’on pensait. On ne peut pas retirer la liberté d’un humain.

Je me faisais la réflexion que ma seule liberté était de décider de ce que je faisais de mon temps. Peut-être pas finalement…

Mais vous n’aurez pas ma liberté de penser… c’est Florent Pagny qui le dit !

J’observe les deux parties à l’intérieur de moi qui se confrontent : celle qui culpabiliserait de ne pas respecter les consignes et celle qui sait au fond que tout ça n’est pas une réalité et que la liberté n’est qu’un concept.  

Nous avons la liberté de croire que nous sommes pas libres. Qu’est-ce qui nous retient exactement ?

Dimanche 22 mars

Me recentrer. Revenir à moi. Réaliser que tout est déjà là.

Lundi 06 avril 2020 – Jour ?

La liberté se restreint, les plages sont barricadés et l’accès aux remparts est interdit.

La sécurité serait-elle plus importante que la liberté ?

Et puis un jour comme les autres, j’ai décidé que je devrais trouver cette liberté à l’intérieur de moi, quoiqu’il arrive et dans n’importe quel contexte.

Si Nelson Mandela a pu la trouver dans sa cellule en 27 ans d’emprisonnement ou si quelqu’un peut se sentir enfermé dans une villa de 800m², n’est-ce pas une preuve de plus que la liberté se trouve…dans la tête.

Voilà qui a ouvert une sacrée porte chez moi qui me trouvait obligée de voyager tous les quatre matins pour ne pas me sentir coincée dans un seul et unique endroit, dans un un seul et unique appartement, dans une seule et unique ville.

Mercredi 08 avril

« Happiness is when you’re free of anything who’s hauting you. »

Lundi 13 avril

« J’accepte ce qui est juste pour moi, même si ça n’est pas conforme à mes attentes. »

Dimanche 19 avril

Des paroles échangées avec le SDF d’Intra-Muros. Il lui suffit de deux phrases pour faire avancer ma réflexion sur le bonheur et sur la liberté : « Vous vivez en confinement ce que l’on vit en permanence : la solitude, l’exclusion sociale, c’est notre quotidien. »

Se pourrait-il qu’ils vivent dehors mais qu’ils se sentent enfermés ??

C’est apparu comme une évidence : lorsque je fais des retraites silencieuses de plus d’une semaine, il n’y a aucune barrière qui m’empêche de franchir les limites et pourtant je ne le fais pas. Pourquoi ?

Parce que j’ai accepté les règles du jeu, les conditions. Parce que je sais que grâce à ces règles du jeu, je pourrais aller au bout de l’expérience : rentrer – ou plutôt – rester à l’intérieur de moi-même. Et autant dire, qu’en retraite silencieuse, c’est bien le but de l’expérience.

Est-ce à dire que c’est facile ? Que l’on n’a pas envie de s’échapper de son propre cerveau 20 000 fois ? Absolument pas ! Simplement, ça n’est pas possible. J’ai pourtant chercher à m’enfuir maintes fois de moi-même. Je me suis même trimballée sur les routes du monde, mais je n’ai jamais pu me défaire de cette envie de liberté. Alors ou se trouve-t’elle réellement ?

À l’intérieur de soi !

Ici et maintenant. Dans le contexte qui nous est donné. Pas ailleurs, pas chez le voisin, pas dans un autre pays qui vit un autre contexte.

Ici et maintenant, ici et maintenant, toujours à l’instant présent qui évolue chaque seconde que la vie nous donne.

Il n’y a pas d’autre liberté que celle-ci : apprécier ce qui se trouve ici et maintenant devant nous et accepter, accepter ce qui est.

Ne plus chercher à l’extérieur de soi, ce qui se trouve juste là, sous notre nez, à l’intérieur de soi…la liberté est intrinsèque.

La liberté n’est pas quelque chose que l’on nous donne, elle est un état d’esprit.

Liberté-Libéractrice-confiance en soi
Citation d'un prisonnier lors de la libération du camp de concentration de Sachsenhausen

Mardi 05 mai 23H51

Plus les jours avancent vers la « libération », plus le charme que prenait ce confinement s’étiole. C’est comme si on y était déjà. Dans notre tête, nous sommes déjà en train de courir les 100 kilomètres autorisés…

Mais… pour aller où ?

Gardons à l'esprit que tout est impermanence et que la pensée évolue elle aussi de seconde en seconde.

 La vie est un mouvement fluide continuel. Les textes présents sur cette plateforme ne sont par conséquences que des impressions de mon esprit figées dans le temps qu'ils me semblaient important de partager à cet instant.

 Merci de votre lecture.

Laure

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